Il y a mon parcours, au sens de curriculum vitae, c’est-à-dire le déroulement de la vie. Et il y a ce même parcours, vécu de l’intérieur, littéraire en quelque sorte. Incapable de me couper en deux, je vous livre les deux versions.
CURRICUMLUM VITAE
Ce serait quoi une vie sans livres ? Je n’en ai aucune idée ! Chaque auteur m’apporte un monde nouveau, les livres élargissent et renouvellent sans cesse mon espace intérieur. Des souvenirs heureux, dans ma jeunesse, avec les romans de la Comtesse de Ségur, les Club des 5, les Clan des 7, la série de L’étalon noir, tous les Tintin, Astérix, Boule et Bill, Léonard le Génie etc. Dès l’adolescence un premier choc littéraire avec Milan Kundera et son Insoutenable légèreté de l’être, et la passion des classiques : Flaubert, Zola, Stendhal, Stefan Zweig, Hermann Hesse, Albert Camus, Kafka.
Après mon bac, j’étudie la Communication à l’université de Louvain-La-Neuve en Belgique. Diplôme en poche, je pars en 1992 à Montréal au Québec. Je dégote un emploi d’agent d’artistes pour La Clownerie (animations et spectacles pour les entreprises et les écoles) dirigée par Sylvie Dubois.

En 1996 je suis libraire au Marché du Livre, dans le centre sud du quartier latin de Montréal, là où se trouve aujourd’hui la BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec). Je découvre la littérature québécoise avec, entre autres, Gabrielle Roy, Réjean Ducharme, Michel Tremblay, Sylvain Trudel, Marie-Claire Blais. En 1999 je suis secrétaire éditoriale pour le groupe Ville-Marie Littérature, une filiale du groupe Québecor Média. En parallèle, j’étudie la littérature à l’UQAM (Université du Québec à Montréal) pendant une année.

Retour en Europe en 2001, je suis engagée comme représentante pour les éditeurs belges dont la diffusion est assurée par la librairie Wallonie-Bruxelles, rue Quincampoix à Paris. C’est toujour ailleurs qu’on découvre le mieux son pays, des auteurs comme Jacqueline Harpman, Constance Chlore, Madeleine Bourdouxhe, Jean-Philippe Toussaint, Henri Bauchau ou Eugène Savitskaya m’enchantent. En 2003 je deviens représentante pour Phaidon, éditeur international de livres d’arts. Désormais attachée à Paris, je consume ma trentaine en sillonnant le Nord et l’Est de la France depus la capitale. Les découvertes littéraires (Virginia Woolf, Tchekhov et Raymond Carver, Tanguy Viel, Annie Ernaux…) alternent avec celle de photographes, d’architectes et d’artistes contemporains. En 2012, la moitié de l’équipe de la filiale française subit un licenciement économique.
A l’aube de ma quarantaine, je rebondis en me formant aux Ateliers d’écriture littéraire Elisabeth Bing. J’anime ensuite des ateliers d’écriture pour adultes ; je rédige des portraits de coachs pour des plateformes numériques ; j’enseigne aux étudiants l’écriture créatives à l’Université de Lille et à HEI-Junia. Particulièrement sensible aux parcours de vie, je prête ma plume pour des projets de biographies familiales.
Fin 2016 : naissance de la masterclass d’écriture : Un an, un livre, un programme et une méthode co-construits avec Xavier Van Dieren, formateur et expert en pédagogie et digital, fondateur de Now.be. D’autres partenariats enrichissent et rendent vivant ce programme ambitieux.
Je me souviens
Je me souviens de Georges Perec…
1. Je me souviens de mes premiers poèmes. Pas de ce que j’écrivais mais du plaisir à les exhiber en espérant susciter l’admiration. Je les montre à qui veut bien les lire.
2. Je me souviens d’un roman que j’écrivais avec mon amie Laëtitia le mercredi après-midi. Dans ma chambre, nous tapions sur ma machine à écrire rouge d’enfant en imitant la mise en page de la Comtesse de Ségur. Nos avatars de 11 ans s’étaient échappé de l’orphelinat pour se rendre en Mauritanie. Ils ne sont jamais rentrés.
3. Je me souviens de mon premier roman inachevé : Le Chameau bleu, directement inspiré du Petit Prince pour le décor et les rencontres. Chacun de mes personnages était en réalité un de mes amis et c’était mon secret.


4. Je me souviens de ma vie au Québec comme d’un tour de magie : tout me semblait à la fois si différent et si familier. Les hivers étaient froids, secs et blancs et je les aimais. A chaque printemps je renaissais et les étés, je les traversais à vélo. Je me disais qu’un jour j’écrirais tout ça et j’avais raison.
5. Je me souviens de ma trentaine et de mon costume de représentante pour une maison d’édition internationale de livres d’art. Quelle différence avec le métier d’actrice ? Il y avait ce monde-là et la route, ma voiture de fiction et vendre. Paris, les musées et les embouteillages, ensuite les réunions à Londres et rebelote.
6. Je ne me souviens pas de mon premier désir d’écrire. Comme s’il avait toujours été là. Mais c’est à Lille que ce désir s’est incarné, pas avant.
7. Je me souviens que dans 10 ans et dans 20 ans, j’écris. Écrire pour moi ou écrire pour les autres, c’est comme les faces d’un seul dé : celui avec lequel je gagne toujours.
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